Opinion | La guerre en Ukraine a rendu inconcevable toute initiative diplomatique des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE

  08 Avril 2022    Lu: 1000
  Opinion |  La guerre en Ukraine a rendu inconcevable toute initiative diplomatique des coprésidents du Groupe de Minsk de l

Outre le fait que l’Azerbaïdjan, pour des raisons très compréhensibles, n’a plus envie de négocier dans le cadre du groupe de Minsk, la guerre en Ukraine a rendu inconcevable, jusqu’à nouvel ordre, toute initiative diplomatique qui serait menée en même temps par les États-Unis, la Russie et la France.

Quant à l’Union européenne, avant même cette guerre, elle a souhaité contribuer davantage au règlement de la paix, car elle veut stabiliser les pays et régions qui sont à sa périphérie. Plus particulièrement en ce qui concerne le Sud-Caucase, il est évident que la commission européenne entend faire tout ce qui est en son pouvoir pour renforcer l’orientation de l’Azerbaïdjan vers l’UE et sortir l’Arménie de sa situation de dépendance complète vis-à-vis de la Russie et de l’Iran. Cela dit, la guerre en Ukraine a certainement rendu plus urgente la réalisation de ces buts.

Enfin, chacun peut remarquer la dichotomie entre, d’une part, un Parlement européen qui ne comprend rien à la situation, aux intérêts mêmes des peuples qu’il représente et un Conseil européen, Charles Michel en tête, qui mène une diplomatie intelligente.

Dans ce contexte, il est impossible d’ignorer la manifestation contre la paix qui s’est tenue en Arménie et les menaces de mort proférées contre Nikol Pachinyan par la Fédération révolutionnaire arménienne — depuis la Californie, car si elles étaient proférées depuis Erevan, cela justifierait une interdiction du parti en Arménie, comme en 1994. Tous ces gens pensent ce qu’ils disent, mais il est clair que Vladimir Poutine se sert d’eux comme d’un épouvantail pour empêcher, sinon la paix, du moins une paix signée sous l’égide de l’UE. Il faut que chacun comprenne bien ce jeu dangereux et en tire toutes les conséquences.

Par l’historien français, chercheur au Centre d'études eurasiennes (AVIM), Maxime Gauin

Azvision.az


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